Le Togo, l’un des dix-huit pays engagés dans le processus REDD+ sur le continent africain fait des pas de géant dans le processus de préparation à la REDD+. Le pays a pour ambition de disposer d’une stratégie nationale REDD+ d’ici à 2018. Démarré en janvier 2015, le processus de préparation à la REDD+ enregistre des résultats encourageants, grâce à une très forte volonté politique au plus haut sommet de l’Etat. Dans cet esprit, le Chef de l’Etat, afin de suivre de manière permanente la conduite du processus, a désigné son Conseiller Economique, le Pr Koffi SODOKIN, comme son représentant personnel pour le processus REDD+ au Togo. Selon le Coordonnateur National REDD+, M. Hèmou ASSI « le Togo envisage de soumettre son rapport d’avancement à mi-parcours au comité des participants du FCPF en 2017. D’ici là, nous disposerons d’un premier jet de notre stratégie nationale REDD+ ». « Nous sommes confiants puisque nous avons déjà démarré une vaste campagne d’information et de consultation de l’ensemble des parties prenantes et lancé une dizaine d’études analytiques », a poursuivi M. ASSI.
La forte implication des autorités togolaises dans le processus REDD+ augure de bonnes perspectives pour ce pays qui place l’arbre au centre de son développement économique et social. En effet, le gouvernement a adopté en janvier 2016, un décret qui crée trois organes pour gérer le processus REDD+ au Togo à savoir, le Comité National REDD+, le Groupe National de Travail REDD+ et la Coordination Nationale REDD+. Ces organes sont tous opérationnels.
Par ailleurs, avec l’appui de la coopération allemande (ProREDD/GIZ), le Togo a réalisé le premier inventaire forestier national de son histoire et les résultats ont été publiés le 25 octobre 2016. Selon Boundjouw SAMA, Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, « le taux de couverture forestière est de 24,24% avec une dégradation très prononcée. Il y a donc un travail énorme de restauration à faire. Et nous pensons que le processus REDD+ va largement contribuer à cela ». C’est dans ce cadre qu’il a été engagé plusieurs consultations des acteurs à la base sur le processus REDD+. Ces consultations ont été marquées par plusieurs ateliers d’information et d’échanges avec ces acteurs, notamment, des ateliers de lancement du processus REDD+ au niveau national et au niveau régional, des ateliers d’information et d’échanges avec les organisations non-gouvernementale (ONG), les producteurs agricoles, les chefs traditionnels, les organisations de femmes, les organisations de jeunes, ainsi que des ateliers de formation à l’intention des journalistes et professionnels des médias. Cette campagne a permis aux organisations de la société civile togolaise de comprendre le processus REDD+ et de s’organiser pour y participer.
Comme résultat de cette vaste campagne de consultation, les acteurs sont organisés pour participer à l’élaboration de la stratégie nationale REDD+ du Togo. Ainsi, les organisations non-gouvernementales ont mis en place le Conseil National de Organisations de la Société Civile pour le Développement Durable (CNODD). Les femmes ont créé le Consortium Femmes REDD+ Togo (CF-REDD+ Togo). De même, les producteurs agricoles sont organisés au sein de la Coordination Togolaise des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles (CTOP). Les chefs traditionnels sont réunis au sein du Conseil National de la Chefferie Traditionnelle. Les jeunes quant à eux sont organisés au sein du Conseil National de la Jeunesse (CNJ). Afin de permettre les concertations au niveau local, la Coordination Nationale REDD+ à apporter un appui à la mise en place de vingt-cinq commissions préfectorales de développement durable (CPDD) en 2016. Ces commissions viennent s’ajouter aux dix autres déjà installées par le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, ce qui porte à trente-cinq le nombre de plateformes préfectorales de concertation sur la REDD+. Selon le Coordonnateur National REDD+, « la campagne d’information et de dialogue initial a touché plusieurs ministères sectoriels et l’Assemblée Nationale. Toutefois, nous comptons intensifier cette campagne en direction des ministères clés tels que ceux en charge de l’agriculture, de l’énergie, de la planification et de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat ainsi que de l’économie et des finances ».
Blaise ATAKOUNA
Responsable IEC, Coordination Nationale REDD+